Pic pétrolier

Jeudi, 05 Mai 2011 13:28 Administrateur
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Courbe théorique du pic de production

La notion de pic pétrolier n’exprime pas la fin des réserves de pétrole, mais traduit la fin du pétrole conventionnel bon marché. À l’échelle d’une région, la production de pétrole suit une courbe de distribution normale (voir le cycle d’exploitation d’un gisement), c’est-à-dire que la production croît rapidement, avant de s’infléchir, de passer par un plateau de production, pour suivre le mouvement inverse. Le pic pétrolier est la date à laquelle la courbe de production mondiale n’augmentera plus, traduisant le maximum de production atteint. À ce moment-là, et pour la première fois, la demande excèdera durablement la production, provoquant une hausse des prix qui s’intensifiera à mesure que la production décroîtra.

L’estimation de la date du pic pétrolier varie suivant les compagnies pétrolières, les institutions officielles et les associations d’étude du pic. Ces différences peuvent provenir d’une vision différente (vision économiciste dans laquelle la production suit la demande), d’une divergence sur la théorie (la notion même de pic pétrolier), de l’incertitude sur l’estimation de certaines données (les réserves sont des données géostratégiques) ou sur différents modes opératoires de calcul (prise en compte ou non du pétrole non conventionnel). De plus, la consommation, autre variable affectant le pic, est soumise à des évènements (externes ou issus de rétroactions), par exemple politiques ou économiques. Les différents pronostiques vont donc du déni d’un pic pétrolier pour l’OPEP[3], à l’horizon 2020 pour la compagnie Total[3], ou en 2008 pour l’ASPO (association pour l’étude du pic du pétrole et du gaz naturel)[4].

La descente énergétique

Les initiatives de transition s’intéressent aux réponses à apporter pour résister aux différentes crises, notamment celle engendrée par le pic pétrolier. Aussi, plus que le pic lui même, c’est le futur énergétique dicté par la déplétion de pétrole qui intéresse les groupes de transition[5]. Le concept de descente énergétique (energy descent) est défini par Rob Hopkins comme « le déclin continu de l’énergie nette sur laquelle se base l’humanité, qui est le reflet de la montée énergétique qui a pris place depuis la révolution industrielle. La descente énergétique se réfère également au scénario d’un futur dans lequel l’humanité s’est adaptée avec succès au déclin des énergies fossiles disponibles et est devenue plus locale et auto-suffisante. C’est un terme privilégié par ceux qui voient le pic énergétique comme une opportunité vers un changement positif, plutôt que comme un désastre inévitable»[5].

Conséquences

Les pays dépendent du pétrole dans leur approvisionnement en énergie primaire qui en représente plus du tiers[6]. Concernant la France, le pétrole compte pour 33% de la consommation d’énergie primaire[7], et pour près de 44% de la consommation énergétique finale (près de 70% pour les énergies fossiles)[8]. Le pétrole a des propriétés et des qualités uniques qui dans nos sociétés le rendent indispensable dans un certain nombre de domaines, notamment ceux des transports et de la pétrochimie (matières plastiques, solvants, médicaments, fibres synthétiques, …). Ces propriétés rendent également le pétrole indispensable pour la fabrication et la mise en place d’énergie alternatives (construction de centrales, traitement et stockage des déchets nucléaires, construction d’éoliennes ou de panneaux solaires, etc.).

Mise à jour le Jeudi, 05 Mai 2011 13:31